Les moisissures atmosphériques en région parisienne

Dans le but de juger de l'intérêt des tests cutanés avec des extraits de moisissures atmosphériques, dans notre pratique en région parisienne, nous avons systématiquement réalisé ce type d'exploration avec le mélange de moisissures no 1 (Stallergènes, MM1) et avec ses quatre constituants séparés chez 329 patients nécessitant l'étude de la réactivité cutanée dans l'un de nos 25 centres. Le test fut positif avec le MM1 49 fois (14,9 %) avec une sensibilité pour l'une au moins des moisissures de ce groupe 40 fois, tandis que le test avec MM1 fut négatif chez 47 patients (14,2 %) ayant une réactivité cutanée pour l'une de ces moisissures. Une sensibilité cutanée pour Cladosporium fut retrouvée 64 fois (19 %), pour Penicillium 28 fois (8 %), pour Alternaria 27 fois (8 %) et pour Aspergillus 20 fois (6 %). La caractérisation des patients avec sensibilisation pour le mélange MM1 met en évidence une fréquence significativement élevée de pathologie saisonnière (chi-deux = 14,33 ; p < 0,001) et d'âge jeune, inférieur à 30 ans (chi-deux = 18,69; p < 0,001). Ces deux caractères s'observent chez les patients ayant une réactivité cutanée pour Alternaria tandis que pour Penicillium seul le caractère saisonnier est significatif et pour Cladosporium, l'âge inférieur à 30 ans. Les auteurs proposent de ne plus utiliser le test MM1 en première intention mais d'emblée les tests aux moisissures séparées. Ils discutent les particularités de l'environnement dans leur région, en particulier les boucles de la Seine et les habitats humides à proximité. Enfin, ils proposent de poursuivre les investigations pour pouvoir juger du rôle pathogénique éventuel de ces moisissures, si souvent capables de faire réagir la peau des patients en région parisienne.