Cirrhose et carcinome hépatocellulaire : diagnostic et suivi biologique

La cirrhose est un problème de santé publique au niveau mondial. Le diagnostic de cirrhose sous-tend un risque accru de morbidité et de mortalité mais également de développement d’une tumeur primitive du foie, la plus fréquente étant le carcinome hépatocellulaire (CHC). Dans les pays en développement, l’hépatite virale représente le principal facteur de risque, tandis que dans les pays développés, l’épidémie d’obésité, de diabète et de stéatohépatite non alcoolique (NASH) contribue à l’augmentation observée de l’incidence du CHC. Le diagnostic précoce est crucial pour faire bénéficier les patients des traitements curatifs que sont la résection chirurgicale, l’ablation par radiofréquence et la transplantation hépatique. On recommande aux patients cirrhotiques de subir une surveillance du CHC par échographie abdominale à intervalles de 6 mois. Les algorithmes de diagnostic actuels pour le CHC reposent sur des caractéristiques radiologiques typiques dans l’imagerie par contraste dynamique, tandis que l’utilisation de l’α-fœtoprotéine (AFP) comme outil indépendant pour la surveillance du CHC n’est pas recommandée par les directives actuelles en raison de sa faible sensibilité et spécificité. D’autres bio-marqueurs sériques et des sous-classifications histo-moléculaires basées sur des signatures ou des anomalies génétiques sont prometteurs pour une amélioration de la prise en charge des patients. Cependant, ils nécessitent des évaluations cliniques plus larges pour être appliqués à la pratique clinique. Afin d’optimiser la prise en charge des patients au sein d’équipes spécialisées, l’utilisation d’un arbre décisionnel (classification BCLC, Barcelona Clinic Liver Cancer) est recommandée. Il répartit les patients atteints de CHC en 5 stades, pour déterminer le pronostic et l’attribution du traitement.