Comment Quantifier La Coordination Des Soins ? L’exemple De L’hémato-Oncologie En France

La coordination des soins est définie comme une organisation volontaire destinée à fournir les soins appropriés à chaque patient. Quantifier cette coordination permettrait d’améliorer les soins reçus, notamment par des modalités tarifaires tenant compte explicitement de cet aspect. Notre objectif était de mesurer l’intensité de la coordination des soins chez des patients atteints d’hémopathie maligne en France. Une étude rétrospective monocentrique a été menée au CHU de Montpellier. Tous les patients adultes atteints d’une hémopathie maligne, participant au programme de coordination des chimiothérapies intraveineuses en 2013–2015 et suivis pendant au moins trois mois ont été inclus. Les données ont été extraites des dossiers médicaux électroniques. L’intensité de la coordination a été définie comme la somme du nombre de contacts et d’actions de coordination. Nous avons examiné les contacts directs et téléphoniques entre les infirmières de la coordination et les autres intervenants, y compris le patient, les infirmières, le médecin généraliste, le pharmacien et le laboratoire. Les actions de coordination comprenaient le suivi du traitement, le suivi des bilans sanguins et d’autres actions. La probabilité d’avoir une intense intensité de coordination élevée a été modélisée en utilisant une régression logistique. Au total, 267 patients âgés de 57 ans (ET : 19) en moyenne ont été inclus. Le suivi médian était de 8,4 mois. L’intensité moyenne de coordination était égale à 11,5 (ET : 4,1) par patient et par mois, dont 2,8 contacts (ET : 1,3) et 8,7 (ET : 3) actions. Après ajustement, la probabilité de coordination intense était significativement plus élevée chez les patients de sexe masculin, atteints de leucémie lymphoïde chronique, et habitant à plus de 30 minutes du centre hospitalier (p < 0,05 pour tous). Dans cette étude monocentrique, l’intensité de la coordination des soins pour les patients sous chimiothérapie intraveineuse pour une hémopathie maligne était expliquée par des caractéristiques démographiques, cliniques mais aussi géographiques des patients. Ces données pourraient servir à définir de nouvelles modalités tarifaires.