Positivité des anticorps anti GAD et/ou IA2 dans une cohorte de patients diabétiques et obèses sévères éligibles à une chirurgie bariatrique

Introduction et but de l’etude Le LADA (Latent Autoimmune Diabetes of Adult onset) est defini comme un diabete survenant apres 30 ans avec presence de marqueurs d’auto-immunite specifiques du diabete de type 1 (GAD, IA2 ou ZnT8) mais n’ayant pas necessite d’insulinotherapie pendant au moins 6 mois suivant le diagnostic. Il a ete montre que la prevalence du LADA en Europe est d’environ 5 a 12 % dans des cohortes de patients adultes diagnostiques diabetiques de type 2 (DT2) [1] . La chirurgie bariatrique est de plus en plus utilisee comme traitement du DT2. En France, 10 a 15 % des patients operes de chirurgie de l’obesite sont diabetiques [2] . La remission du diabete est observee a court terme chez une grande majorite des patients operes de chirurgie (75 %) mais elle diminue avec le temps (10–40 % a 5 ans). Une serie de cas de “diabetes refractaires a la chirurgie” publiee dans Diabetes Care avait montre qu’un des patients resistants traite par insulinotherapie presentait une forte positivite des antiGAD en faveur d’un LADA [3] . Finalement la prevalence du LADA n’a jamais ete a notre connaissance recherchee chez ces patients obeses diabetiques candidats a une chirurgie bariatrique. Materiel et methodes Deux cent six patients consecutifs obeses severes, diabetiques et candidats a une chirurgie bariatrique ont ete inclus. Des donnees biocliniques, le type de chirurgie envisagee et le dosage des anticorps anti GAD et IA2 ont ete collectes de facon systematique et prospective. Les patients presentant un diabete de type 1 candidats a la chirurgie bariatrique ont ete exclus de cette cohorte. Resultats et analyse statistique Nous avons retrouve une prevalence des autoanticorps anti GAD et/ou IA2 chez 10 % des 206 patients obeses severes et diabetiques de type 2 soit un taux equivalent a la prevalence classiquement rapportee du LADA dans le DT2. Les patients presentant une auto-immunite sont significativement plus jeunes que les patients sans marqueurs d’auto-immunite (46 ans versus 52 ans, p  Conclusion Nos donnees confirment que la prevalence d’une autoimmunite specifique de la cellule beta-pancreatique est importante chez des patients diabetiques de type 2 obeses severes candidats a une chirurgie bariatrique. L’obesite severe de ces patients aurait pu laisser penser une moindre prevalence, le LADA etant classiquement associe a un IMC plus bas et un âge jeune dans le DT2. Le devenir de ces DT2 avec presence d’antiGAD et/ou IA2 apres chirurgie bariatrique est pour le moment inconnu mais il nous parait important de rechercher ces marqueurs d’autoimmunite de facon systematique en preoperatoire pour pouvoir a l’avenir identifier leur valeur predictive notamment sur la duree de la remission du diabete.