Perturbation Du Métabolisme Mitochondriale Hépatique Et Musculaire, Et Du Métabolisme Énergétique, Dans Un Modèle Murin De Cancer Du Côlon Et De Chimiothérapie

Dans une étude précédente, nous avons montré qu’en présence d’un cancer et d’une chimiothérapie (dans une situation de tumeur extra-hépatique), il y avait une perturbation du métabolisme mitochondrial hépatique. Par ailleurs, la cachexie est caractérisée par une perturbation du métabolisme énergétique [1]. Notre objectif était de déterminer si le cancer et/ou la chimiothérapie était responsable de cette cachexie dans un modèle de cancer associé à la chimiothérapie [2], et s’il existe une relation possible avec une altération de la fonction mitochondriale hépatique et/ou musculaire. Des rates femelles Fisher (de 10 semaines) ont été randomisés en 4 groupes (n = 8/groupe) : un groupe sain (Ct) ; un groupe cancer (Ca) ; un groupe chimiothérapie (Ch) et un groupe cancer + chimiothérapie (CC). Le cancer a été injecté en sous-cutanée, et la chimiothérapie a été administrée en 2 cycles à une semaine d’intervalle, chaque cycle consistant en une injection d’Irinotecan (50 mg/kg) et une de 5-Fluorouracil (50 mg/kg). Après l’injection de la tumeur et/ou de la chimiothérapie, les rats étaient logés dans des cages métaboliques pendant 18 heures. Lors de l’euthanasie, le foie et les quadriceps ont été prélevés puis les mitochondries isolées. Les tests suivants ont ensuite été effectués sur les mitochondries : courbe de Nicholls (fuite de protons et/ou glissement de redox) comme décrit [3], production d’espèces réactives d’oxygène (ROS), respiration pendant la synthèse d’ATP et efficacité de la synthèse d’ATP. La densité mitochondriale du foie et des muscles a été évaluée par l’activité de la citrate-synthase (CS). Dans les mitochondries du foie et des muscles, la respiration comparée à la force motrice des protons et l’efficacité de la synthèse de l’ATP n’ont pas été affectée par le cancer et/ou la chimiothérapie. Le bilan énergétique, la respiration (nmol O2/min/activité de la CS) et les ROS (nmol H2O2/min/activité de la CS) dans les mitochondries musculaires et hépatiques sont résumées dans le Tableau 1. Nos résultats suggèrent que : – notre modèle est bien caractérisé par une perturbation du métabolisme énergétique ; – principalement liée à la chimiothérapie ; – potentiellement liée à un dysfonctionnement des mitochondries hépatiques et musculaires.