Que retenir des essais thérapeutiques thermaux en pathologie vasculaire ?

Le traitement thermal a fait l’objet d’études essentiellement dans l’arthrose. Il y a moins d’études en médecine vasculaire. Il est difficile d’analyser les articles tant la notion même de traitement thermal est très différente selon les pays. Nous parlerons essentiellement des études évaluant les cures thermales en France (cure de 3 semaines, 6 soins thermaux spécifiques des pathologies). Dans l’insuffisance veineuse chronique, une revue Cochrane récente (De Moraes Silva 2019) porte sur 7 études et un peu plus de 800 patients. La conclusion est : la balnéothérapie améliore probablement la qualité de vie liée à la santé et la douleur (niveau de preuve modéré). Ils ne retrouvent pas de bénéfice évident sur les formes sévères (apparition d’ulcère par exemple). En France, l’étude Therme&Veines (Carpentier 2014) a porté sur plus de 400 patients (CEAP 4 ou 5) et montre un bénéfice sur la qualité de vie spécifique de l’insuffisance veineuse ou la qualité de vie globale et une amélioration significative des symptômes. Néanmoins, après un an, l’incidence des ulcères de jambe, n’était pas statistiquement différente (avec cure : 9,3 % IC95 %, 5,6–14,3 ; sans cure : 6,1 % ; IC95 %, 3,2–10,4). Dans l’artériopathie des membres inférieurs, la principale étude a été réalisée à Royat (Fabry R 2009). Elle comparait l’injection quotidienne de gaz sous-cutané (CO2 vs air) pendant un séjour en cure thermale. Ce travail montre un bénéfice avec une amélioration significative du périmètre de marche (+130 m) qui persiste à 1 an. Dans le lymphœdème, un essai randomisé est en cours en France (lymphœdèmes membres supérieurs ou inférieurs, NCT03580109). Cet essai cherche à valider les résultats favorables observés sur une série de patients à La Léchère. La cure thermale a également montré son intérêt dans l’arthrose et la surcharge pondérale, comorbidités fréquentes dans les maladies vasculaires chroniques.