2022 : nouvelles pratiques thérapeutiques en oncologie mammaire

Chez la femme, le cancer du sein est à la fois le plus fréquent et le plus meurtrier. En 2018, on estime que 58 459 nouveaux cas ont été diagnostiqués et 12 146 patientes sont décédées. Si ces chiffres sont impressionnants, il faut néanmoins avoir à l’esprit que la survie des patientes après traitement pour un cancer du sein s’est nettement améliorée et atteint désormais 87 % à cinq ans (près de neuf femmes sur dix), alors qu’elle était de 80 % en 1993. Ce progrès est dû à différentes armes à disposition des patientes et au développement de nouvelles thérapies : immunothérapie, anticorps drogue-conjugués. La classification des cancers du sein évolue également, notamment par l’identification de biomarqueurs permettant d’affiner la stratégie thérapeutique (PD-L1, BRCA…). De nouvelles molécules anti HER2, comme le trastuzumab deruxtecan ont montré une activité thérapeutique très prometteuse chez les patientes atteintes d’un cancer du sein avec faible expression de HER2. La recherche de la mutation constitutionnelle BRCA permet d’optimiser la prise en charge. L’utilisation, en situation métastatique, du pembrolizumab est désormais possible sur les tumeurs exprimant PD-L1 avec un seuil d’expression du marqueur PD-L1 à CPS ≥ 10. Par ailleurs, la fin d’année 2021/début 2022 a apporté la preuve que la collaboration entre les médecins et les réseaux de patients facilite un meilleur accès aux traitements. Cette revue présente les avancées dans le cancer du sein en situation adjuvante et métastatique, présentées aux congrès de l’ASCO et de l’ESMO en 2022.