Résultats oncologiques de la thermo-chimiothérapie par HIVEC pour tumeurs de vessie réfractaires au BCG : base française multicentrique HIVEC-France

La thermo-chimiothérapie est une alternative thérapeutique chez les patients réfractaires au BCG et non éligibles à la cystectomie. La thermo-chimiothérapie par HIVEC (Hyperthermic-Intra-Vesical Chemotherapy) est encore peu évaluée mais les résultats oncologiques à court terme semblent prometteurs. L’objectif de notre étude était d’évaluer l’efficacité carcinologique de l’HIVEC chez les patients réfractaires au BCG. Il s’agit d’un recueil rétrospectif multicentrique à partir de 7 centres français pratiquant la thermo-chimiothérapie par HIVEC. Entre janvier 2016 et octobre 2021, tous les patients pris en charge pour une tumeur de vessie non infiltrant le muscle réfractaire ou récidivante précocement après BCG et traités par HIVEC ont été analysés. Un suivi cystoscopique trimestriel a été réalisé pendant les deux premières années. Les patients ayant un suivi < 6 mois ont été exclus. Au total, 116 patients ont été traités par HIVEC avec un suivi > 6 mois. Le critère de jugement principal était la survie sans récidive (SSR) à 1 an. L’âge médian était de 72,5 ans [41,8–94,2] et 32,8 % des patients étaient ECOG ≥ 1. Les récidives post-BCG étaient de stade Ta (56 %), T1 (29,3 %) ou Tis (14,7 %), et de haut grade dans 74,1 % des cas. Après un suivi moyen de 20,6 mois, 63 patients (54,3 %) ont récidivé, 15 patients (12,9 %) ont progressé vers l’infiltration musculaire et 9 patients sont décédés dont 5 de leur maladie urothéliale. Le taux de SSR à 1 an était de 62,9 % (et 36,8 % à 2 ans). Le taux de préservation vésicale était de 87,1 %. La présence de Cis n’était pas un facteur prédictif de récidive (différence non significative à 2 ans : 19,9 % versus 43,2 %). La tolérance était correcte (pas d’effets secondaires de grade > 2 et 6,9 % d’arrêt de traitement). Les résultats oncologiques de l’HIVEC chez les patients réfractaires au BCG se confirment à l’échelon multicentrique avec plus de la moitié des patients sans récidive à 1 an (et environ 1/3 sans récidive à 2 ans). La tolérance est par ailleurs excellente. Il existe cependant un risque de progression vers l’infiltration non négligeable nécessitant de bien informer le patient.