Une transition lente vers les traitements antirétroviraux à base de Dolutégravir chez les enfants vivants avec le VIH en Afrique de l'Ouest

Nous documentons l'incidence de l'initiation d'un traitement antirétroviral (TAR) à base de Dolutégravir (DTG) dans la cohorte ouest africaine pédiatrique (pWADA) IeDEA. Tous les enfants et adolescents vivant avec le VIH (EAVIH) de 0-24 ans sous TAR, ayant consulté au moins une fois depuis 01/01/2019 dans l'un des neufs sites au Bénin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Ghana, Mali, Nigéria et Togo ont été inclus. La date d'origine était le 01/01/2019 ou la date de début de TAR si celle-ci était plus récente; la date de point, la première des échéances suivantes : clôture de la base de données, décès ou perte de vue (PDV, dernier contact >6 mois). Nous estimons la fonction d'incidence cumulée de l'initiation du DTG, et décrivons les facteurs associés dans un modèle de Cox. Nous avons inclus 3886 EAVIH à un âge médian de 12 ans (IIQ: 8-15), suivis en médiane 23 mois (IIQ: 13-28); 2799 (72 %) EAVIH avait une charge virale (CV), dont 1946 (69 %) était en succès virologique (<500 copies/ml). Au cours du suivi, 1769 (45 %) EAVIH ont initié le DTG, à un âge médian de 15 ans (IIQ: 12-17) dont 40 % de filles : l'incidence cumulée de l'initiation du DTG à 24 mois de suivi était 40,0 % (IC95%: 35,3-44,7). Dans l'analyse multivariée, ajustée sur le site, initier le DTG était associé avec le sexe masculin (RRa: 1,4, IC95% : 1,4-1,5), la disponibilité de la CV (RRa: 1,6, 95%CI : 1,3-1,9), être naïf de tout TAR (RRa : 2,5, 95%CI : 1,9-3,3) et être âgé >10 ans (RRa: 2,6, 95%CI : 2,3-2,9). Depuis 2019, nous observons une transition lente vers le DTG chez les EAVIH, n'atteignant que 40 % en Afrique de l'Ouest, conditionnée sur le sexe et l'accès à la CV. Il est nécessaire de mieux accompagner cette transition et d'assurer un accès équitable pour tous.