Infections VIH non diagnostiquées chez les enfants: identification avec comme point d'entrée les files actives des adultes au Burkina Faso

Estimer la faisabilité et le rendement d'une stratégie de dépistage du VIH chez les enfants en proposant le dépistage chez les enfants des femmes infectées par le VIH en âge de procréer dans les cliniques externes (OPC) au Burkina Faso. De septembre 2021 à juin 2022, les mères vivant avec le VIH suivies dans neuf cliniques ambulatoires au Burkina Faso se sont vues proposer un test sérologique rapide en établissement pour leurs enfants âgés de 18 mois à 5 ans. L'adoption et le rendement de l'intervention ont été calculés et les défis d'implantation du point de vue des agents de santé ont été rapportés. Sur les 799 enfants éligibles, 663 ont été effectivement testés, ce qui représente un taux d'utilisation de 83 %. Seize nouvelles infections pédiatriques au VIH ont été identifiées, ce qui donne un rendement de 2,5 % [95%CI: 1,5 %-4,1 %]. Par rapport aux enfants non infectés, les enfants vivant avec le VIH (CWHIV) avaient tendance à: être sevrés après 12 mois (93,3 % contre 54,4 %, p=0,003), ne pas avoir été testés avant ou à 12 mois (93,7 % contre 57,7 %, p=0,003), mères non informées du dépistage à 18 mois (62,5 % contre 14,5 %, p<0,001) et mères plus récemment informées de leur statut VIH (médiane 1,5 ans (IQR: 1-6,5) contre 7 ans (IQR: 3-11], p=0,005). Les obstacles à la mise en œuvre de la stratégie de test d'indexation comprenaient la pénurie de tests rapides du VIH, l'augmentation de la charge de travail des agents de santé et la difficulté d'accéder aux enfants ne vivant pas avec leur mère. Le dépistage des enfants exposés au VIH par l'intermédiaire de leur mère suivie en CPO est faisable et efficace dans un contexte de faible prévalence du VIH tel que le Burkina Faso. La mise en œuvre de cette stratégie permettant de détecter les PVVIH non diagnostiquées et nécessitant un traitement antirétroviral devrait être recommandée.