Analyse des effets des inhibiteurs de l’aromatase en traitement prolongé chez les femmes ménopausées atteintes d’un cancer du sein non métastatique hormonodépendant ayant déjà reçu cinq ans d’hormonothérapie adjuvante : revue systématique et méta-analyse

Introduction Évaluer les bénéfices et les risques d’une hormonothérapie prolongée par inhibiteurs de l’aromatase pour traiter le cancer du sein hormonodépendant. Méthodes Une revue systématique avec méta-analyse a été réalisée. Les essais cliniques randomisés concernant la prolongation de l’hormonothérapie adjuvante avec des inhibiteurs de l’aromatase comparativement à un placebo ou à aucun traitement, après un traitement par hormonothérapie initial de cinq ans, étaient éligibles. Résultats Sept essais cliniques ont été inclus. Un traitement prolongé avec des inhibiteurs de l’aromatase était associé à une amélioration statistiquement significative de la survie sans maladie (RR=0,70, IC à 95 % de 0,60 à 0,80). Une augmentation statistiquement significative a été observée pour l’ostéoporose (RR=1,17, IC à 95 % de 1,03 à 1,33), les bouffées de chaleur (RR=1,27, IC à 95 % de 1,08 à 1,49), les myalgies (RR=1,23, IC à 95 % de 1,09 à 1,39), les fractures osseuses (RR=1,26, IC à 95 % de 1,09 à 1,45) et les arthralgies (RR=1,17, IC à 95 % de 1,10 à 1,25). Cependant, aucun lien statistiquement significatif n’a été observé entre le traitement prolongé avec les inhibiteurs de l’aromatase et la survie globale, les événements cardiovasculaires et les douleurs osseuses. Discussion Le traitement prolongé avec des inhibiteurs de l’aromatase présente des avantages significatifs en termes de survie sans maladie chez les femmes atteintes de cancer du sein hormonodépendant. Cependant, les effets indésirables et l’absence de preuve de bénéfice pour la survie globale doivent aussi être pris en compte dans la prise de décision concernant la prolongation de l’hormonothérapie adjuvante.