Résultats radiologiques et cliniques de l’hémiarthroplastie d’épaule à plus de deux ans de suivi

Revue de Chirurgie Orthopédique et Traumatologique(2010)

引用 0|浏览14
暂无评分
摘要
Patient et méthode Notre série rétrospective comprenait 15 patients (19 épaules) opérés d’un remplacement de tête humérale entre 1999 et 2006. Il s’agissait de 11 femmes et quatre hommes, la moyenne d’âge était de 54,5 ans. Les étiologies étaient une ostéonécrose (11 cas) et une omarthrose (huit cas). Tous les patients ont été revus en 2008, soit à plus de deux ans de recul. L’évaluation clinique était assurée par la mesure des amplitudes articulaires et le score de Constant. Une évaluation subjective était réalisée ainsi qu’une analyse radiographique assistée par ordinateur. Résultats Le délai moyen à la révision était de 45,8 mois (26–108). À un an et à la révision, les paramètres cliniques étaient significativement améliorés, tout comme le score de Constant (37,4/100 en préopératoire vs 64,4/100 à la révision). La vitesse de pincement de l’interligne la première année était de 1,03 mm par an en cas d’ostéonécrose et de 0,27 mm par an en cas d’omarthrose ( p < 0,001). La profondeur de la glène à la révision était de 6,97 mm en cas d’omarthrose et de 4,59 mm en cas d’ostéonécrose ( p < 0,01). Nous n’avons pas retrouvé de corrélation entre l’usure de la glène et une éventuelle dégradation des paramètres cliniques. Discussion Le remplacement de tête humérale expose à un risque d’usure de la glène. L’évolution de cette usure apparaît dans notre étude nettement influencée par l’étiologie et donc par l’état du cartilage glénoïdien. Au recul moyen, la détérioration radiographique de la glène n’est pas corrélée à une augmentation des douleurs ni à une diminution du score clinique. Niveau de preuve Étude rétrospective, niveau IV. Mots clés Épaule Arthrose Ostéonécrose Prothèse Radiologie Resurfaçage Introduction L’arthroplastie humérale simple, initialement décrite par Neer pour le traitement des fractures de l’extrémité proximale de l’humérus [1] , est maintenant utilisée en dehors des cas traumatiques  pour les pathologies dégénératives ou rhumatismales et pour les ostéonécroses. Ces traitements par remplacement de la tête humérale ont déjà fait la preuve de leur efficacité clinique, en termes de diminution de la douleur et d’amélioration de la mobilité, de l’activité ou de la force musculaire [2–8] . – Cependant, il persiste après ce type d’intervention des risques de remaniements de la glène osseuse comme cela a été décrit à la hanche pour les hémiarthroplasties ou les cupules ajustées [9] . L’usure de la glène au contact de la prothèse métallique est objectivée par le pincement de l’interligne gléno-huméral et par l’augmentation de la profondeur glénoïdienne. Les douleurs qu’elle engendre semblent être à l’origine de la plupart des révisions chirurgicales après une hémiarthroplastie [10] . Dans notre expérience, certains patients présentent des contrôles radiographiques montrant des signes d’usure évoluée de la glène alors que le résultat clinique reste tout à fait satisfaisant. Notre hypothèse est qu’il existe une usure radiologique de la glène après un remplacement de la tête humérale. Cette usure est mesurable radiologiquement et n’est pas toujours associée à de mauvais résultats cliniques. Pour vérifier cette hypothèse, nous avons effectué une étude rétrospective à plus de deux ans de recul concernant les remplacements de tête humérale effectués dans le service et nous avons analysé l’ensemble des paramètres cliniques et radiologiques préopératoires, à un an et à la révision. Patient et méthode Critères d’inclusion Entre mai 1999 et avril 2006, soit à plus de deux ans de recul, 21 patients consécutifs (25 épaules) souffrant d’omarthrose centrée, primitive ou secondaire de l’articulation gléno-humérale ou d’ostéonécrose aseptique de la tête humérale sans atteinte glénoïdienne, ont bénéficié d’une arthroplastie humérale isolée sans geste glénoïdien. Dans un but d’homogénéité étiologique, ont été exclues les prothèses mises en place dans le cadre des fractures qui posent le problème de la reconstruction des tubérosités ou dans le cadre de polyarthrite rhumatoïde dont les caractéristiques de remaniement articulaire et périarticulaire sont très spécifiques. Le geste chirurgical était retenu pour chaque pathologie après échec d’un traitement médical adapté, devant la persistance des gênes fonctionnelles et des douleurs. Ont été inclus les patients revus cliniquement en 2008 et disposant d’un bilan radiographique complet et de qualité suffisante pour permettre une analyse évolutive. Ainsi, 15 patients (19 épaules) ont été inclus, il s’agissait de 11 femmes et quatre hommes, la moyenne d’âge était de 54,5 ans (42–79). Il s’agissait de 11 ostéonécroses de la tête humérale et de huit omarthroses. Nous avons utilisé la classification de Cruess pour définir le stade d’ostéonécrose [11] . Pour les omarthroses centrées, l’analyse de la glène dans le plan axial était réalisée d’après la classification de Walch et al. [12] . Enfin, pour tous les patients, la classification mise au point par Sirveaux et al. [13] a été utilisée pour l’analyse de la glène dans le plan frontal. L’ensemble de ces données est consigné dans le Tableau 1 . Technique chirurgicale Toutes les interventions ont été réalisées par le même chirurgien senior (CN) sous anesthésie générale complétée d’un bloc interscalénique. Les patients étaient installés en demi-assis et la voie d’abord utilisée était soit deltopectorale (12 cas), soit antérolatérale transdeltoïdienne (sept cas). L’état de la coiffe des rotateurs était évalué en préopératoire puis confirmé en peropératoire ; dans trois cas, il existait une lésion isolée et transfixiante du tendon du muscle supraspinatus ; ces lésions ont été traitées par des réinsertions transosseuses. Le tendon de la longue portion du biceps a été conservé dans neuf cas. Dans neuf autres cas, la partie proximale a été réséquée et une ténodèse de la partie restante a été effectuée par des points transosseux, non résorbables, au niveau de la coulisse intertubérositaire. Enfin, un patient présentait une rupture préopératoire de la longue portion du biceps. Les implants utilisés étaient des prothèses humérales anatomiques dans six cas (Anatomical Shoulder™ : Zimmer, Winterthur, Switzerland) ou des prothèses de resurfaçage dans 13 cas (six Copeland™ : Biomet, Warsaw, Indiana entre 2003 et mars 2005 et sept Global Cap™ : Depuy, a Johnson and Johnson company, Warsaw, Indiana depuis mars 2005) ( Tableau 1 ). Dans les cas d’omarthrose, un remplacement isolé de tête humérale a été préféré à une prothèse totale d’épaule soit en raison du jeune âge du patient dans trois cas (42, 44 et 58 ans), soit pour cinq cas parce qu’il n’était pas techniquement possible d’implanter une glène en raison d’un stock osseux insuffisant et/ou d’une rétroversion dysplasique ou dégénérative trop importante (rétroversion moyenne de la glène pour ces patients de 23,3° ± 4,5° versus rétroversion moyenne de 6,4° pour les patients jeunes). Évaluation clinique Les données cliniques ont été recueillies en préopératoire, à un an postopératoire et à la révision à plus de deux ans de recul. Elles comprenaient l’évaluation des amplitudes articulaires actives et de la force musculaire, le calcul du score de Constant brut et pondéré [14–16] . L’appréciation subjective de l’intervention par le patient était évaluée en lui demandant de noter son indice de satisfaction subjective shoulder value (SSV) de 0 à 100 points [17] . Évaluation radiographique Nous avons utilisé un protocole radiographique strict avec contrôle fluoroscopique en pré- et en postopératoire comprenant un cliché de face en rotation neutre, un cliché en profil de Lamy et un profil axillaire. Dans 15 cas, un scanner (simple ou associé à une arthrographie) ou une IRM complétait le bilan préopératoire. Les critères de réussite du cliché de face en rotation neutre, réalisé en antéropostérieur, étaient : • l’interligne gléno-huméral bien dégagé ; • la superposition de la clavicule et de l’acromion ; • le respect du cintre omohuméral ; • le trochiter de profil. Le profil de Lamy était réalisé en incidence postéro-antérieure avec un rayon horizontal et les critères de réussite étaient : • le scapula de profil strict ; • le scapula vu dans sa totalité ; • la glène et tête humérale superposées. Pour le profil axillaire, le rayon incident était vertical du haut vers le bas et permettait une bonne vision des rebords glénoïdiens antérieur et postérieur ainsi que du corps de la scapula... Toutes les radiographies ont été numérisées puis remises à l’échelle en utilisant comme référence le rayon de courbure réel des implants pour les clichés postopératoires. Pour mettre à l’échelle les clichés préopératoires, nous avons utilisé une distance de référence « R » correspondant à l’offset de la grosse tubérosité qui reste constant entre le pré- et le postopératoire [18] . À l’aide du logiciel MetrOs © (v 4.0 F), les mesures ont été réalisées sur les clichés de face en rotation neutre ( Fig. 1 ) : • l’offset gléno-huméral latéral (a) . Il était défini comme étant la distance entre le bord latéral de la grosse tubérosité et la base du processus coracoïde [19] . • la zone d’intérêt de l’interligne gléno-huméral (b) . La zone où cet interligne était le plus réduit entre l’implant prothétique et la glène. Trois mesures successives ont été effectuées au niveau de cette zone d’intérêt selon la technique décrite par Parsons et al. [20] permettant le calcul de sa valeur moyenne. • la profondeur de la glène était évaluée par la distance «  glenoid depth (GD)  » (c) . Celle-ci est mesurée entre le centre de la glène et la ligne passant par le bord supérieur et le bord inférieur de la glène [21] . • La distance «  pM  » (d) . A migration proximale de l’humérus ( proximal Migration ) par rapport à la glène a été mesurée par la distance « pM » est définie comme la distance entre la ligne horizontale passant par le bord inférieur de la glène et la ligne horizontale passant par le bord inférieur de l’implant céphalique [21] . • l’espace sous-acromial (ESA) (e) . Elle était déterminée par la distance séparant la limite supérieure de la grosse tubérosité et la corticale inférieure de l’acromion. Le centrage de la tête humérale dans le plan sagittal était déterminé soit sur le scanner [12] , soit sur le profil axillaire [22] ou le profil de Lamy. La tête humérale était alors qualifiée de centrée ou de subluxée en avant ou en arrière. Outils statistiques L’analyse statistique a été réalisée à l’aide du logiciel Epi Info © v3.4 (tests du khi 2  et de Fisher pour les données qualitatives et test de l’Anova et de Kruskal-Wallis pour les données non qualitatives). Résultats Résultats cliniques Le délai moyen à la révision était de 45,8 mois (26–108). Aucune complication n’a été déplorée en peropératoire. Un patient a présenté une infection profonde et un autre une algodystrophie. Les douleurs étaient nettement diminuées à un an postopératoire et à la révision. Les amplitudes articulaires étaient significativement améliorés, aussi bien à un an postopératoire qu’à la révision ( p < 0,05) ( Tableau 2 ). En préopératoire, 84 % des épaules (16 patients sur 19) présentaient une limitation de la rotation interne (niveau de la fesse ou de la charnière lombosacré). À un an, 68 % (13 patients sur 19) des patients atteignaient la 12 e vertèbre thoracique et 58 % (11 patients sur 19) à la révision. Le score de Constant et ses sous-unités étaient significativement augmentés à un an et ces résultats restaient stables à la révision (+26,9 points à un an et +27,0 points à la révision pour le score de Constant) ( Tableau 3 ). L’âge, le sexe, l’étiologie initiale, le type de prothèse ou l’existence d’une lésion de la coiffe des rotateurs ne sont pas apparus comme des critères influençant significativement le résultat clinique. À la révision, le SSV du patient concernant son épaule opérée était en moyenne de 74,6 ± 19,9 points sur 100 et le résultat chirurgical était qualifié par le patient comme étant excellent dans 11 cas, bon dans six cas et mauvais dans deux cas. Résultats radiologiques L’offset gléno-huméral latéral préopératoire était en moyenne de 41,8 mm. Sur les clichés postopératoires immédiats, il était significativement augmenté ( p < 0,004), en moyenne de 2,7 mm (± 3,6). Nous n’avons pas retrouvé de facteurs influençant cette augmentation de l’offset, qu’il s’agisse du type de prothèse (prothèse humérale simple ou resurfaçage), de l’étiologie, de l’association d’une ténotomie du biceps ou d’une lésion associée de la coiffe. L’interligne articulaire en postopératoire immédiat était en moyenne de 1,92 mm ± 1,27. En cas d’omarthrose, il était de 0,87 mm alors que pour les ostéonécroses, il était de 2,69 mm ( p < 0,001). La vitesse d’usure durant la première année était de 1,03 mm par an en cas d’ostéonécrose et de 0,27 mm par an en cas d’omarthrose ( p < 0,001). Entre un an et la révision, la vitesse d’usure diminuait, passant à 0,24 mm par an pour les ostéonécroses et 0,10 mm par an pour les omarthroses ( p = 0,7) ( Fig. 2 ). La profondeur glénoïdienne ( Tableau 4 ) était en moyenne de 4,33 mm en postopératoire immédiat et il n’existait pas de différence selon l’étiologie initiale. À la révision, la profondeur glénoïdienne était différente selon l’étiologie initiale, tout comme la vitesse de creusement de la glène et au plus long recul, 87 % (sept patients sur huit) des cas d’omarthrose présentaient un creusement significatif de la glène (> 0,5 mm) contre 36 % en cas d’ostéonécrose (quatre patients sur 11) ( Fig. 3 ). D’après l’effectif étudié, la modification de l’offset, le type de prothèse implantée, l’existence d’une ténotomie ou d’une lésion associée de la coiffe n’influençaient pas l’évolution de l’interligne articulaire ou de la profondeur glénoïdienne. Il existait une diminution significative de l’ESA à la révision passant de 12,90 mm à 11,28 mm ( p < 0,03), celle-ci était accompagnée d’une augmentation de la migration proximale « pM » passant de 1,60 mm à 3,80 mm ( p < 0,01). Dans notre série, cette ascension de la tête n’était influencée par aucun des paramètres suivants : type de prothèse, association à une lésion préopératoire de la coiffe des rotateurs, réalisation d’une ténotomie du biceps, âge, recul à la révision. Cette diminution de l’ESA n’était pas associée à de moins bons résultats cliniques. En préopératoire, dans le plan sagittal, la tête humérale était centrée dans 14 cas et subluxée en arrière dans cinq cas (quatre omarthroses et une ostéonécrose). À la révision, la tête était centrée dans 13 cas et présentait une subluxation postérieure dans six cas (cinq omarthroses et une ostéonécrose). Malgré la différence d’étiologie, nous n’avons pas retrouvé de lien statistique entre la qualité du centrage antéropostérieur et l’usure de la glène ou les résultats cliniques. Discussion Cette étude avait pour but d’étudier les modifications de la glène après un remplacement isolé de tête humérale, en utilisant un protocole précis de mesures radiographiques et de les confronter aux données cliniques. L’analyse des paramètres cliniques nous a montré que le remplacement de tête humérale permettait une amélioration significative et stable des critères cliniques subjectifs et objectifs, sans différences selon l’étiologie, le type d’implant utilisé ou l’existence d’une lésion limitée de la coiffe des rotateurs. Ainsi, à la révision, 89 % des patients étaient satisfaits de leur prothèse (résultats bons ou excellents). Nos résultats sont comparables à ceux retrouvés dans la littérature en termes de score clinique ou d’amplitudes articulaires et ce, quelle que soit l’étiologie [4–6,8,23,24] . À la lumière de nos résultats, il apparaît que le principal élément à prendre en compte pour estimer l’usure de la glène osseuse après un remplacement de tête humérale est l’étiologie. Le pincement radiographique de l’interligne gléno-huméral au cours du temps est apparu chez tous les patients dans notre série alors que dans la littérature, la prévalence de cette usure varie entre 58 et 100 % [5,6,10,20,25] . La vitesse d’usure de l’interligne la première année est nettement plus importante en cas d’ostéonécrose qu’en cas d’omarthrose. Après la première année, il n’existe plus de différence entre les deux groupes. On retrouve des données similaires dans la littérature, ainsi Dalldorf et al. ont établi une relation linéaire et proportionnelle au niveau de la hanche entre la dégénérescence cartilagineuse du cotyle et la durée d’implantation prothétique [9] . Cruess et al. dans son étude sur les hémiarthroplasties de hanche saine chez le chien, ont montré qu’après six semaines d’implantation prothétique, aucun cartilage n’était normal et qu’après six mois, il existait une usure sévère du cartilage avec mise à nu de l’os [26] . La plupart de nos résultats sont également comparables à ceux de l’étude de Parsons et al. en 2004 [20] , qui ont évalué l’usure glénoïdienne de huit hémiarthroplasties chez des sujets jeunes (< 60 ans), à glène présumée saine et à coiffe intacte (dont sept sur huit dans un contexte post-traumatique). Au recul moyen de 43 mois, une usure de la glène était apparue pour 100 % des patients et la vitesse d’usure moyenne était de 0,9 mm par an. Dans notre étude, l’augmentation de la profondeur glénoïdienne est plus fréquente, plus sévère et plus rapide, pour la série « omarthrose » que pour la série « ostéonécrose ». Il apparaît que le creusement de la glène débute quand la majeure partie du cartilage glénoïdien est détruite. Dans la littérature, après chirurgie pour omarthrose, l’augmentation de profondeur glénoïdienne touchait entre 34 et 95 % des patients [5,6]  ; en cas d’ostéonécrose ou de fracture, ces taux étaient plus bas, entre 18 et 25 % [2,27] . Afin d’évaluer l’influence de la mise en place d’un implant huméral, nous avons étudié l’évolution de l’offset huméral latéral entre le pré- et le postopératoire. Cette technique permet de s’affranchir de l’effet de dimensionnement de l’implant ou de la différence de rayons de courbure entre l’épiphyse native et la prothèse. L’offset huméral latéral était faiblement augmenté en postopératoire (+6,5 % en moyenne). Certains auteurs ont considéré cette majoration comme une source de surcharge mécanique de l’articulation, à l’origine d’une usure accrue de l’interligne et d’une diminution des mobilités par modification du bras de levier du deltoïde et du supraspinatus [19,20,28] . Dans notre série, l’analyse statistique n’a pas permis de retrouver de relations entre la faible augmentation de cet offset et l’évolution clinique ou radiographique. Dans la littérature, certains préfèrent ne pas mettre en place d’implant glénoïdien en cas d’omarthrose chez des patients jeunes et actifs, en raison d’un risque accru de descellement précoce et des difficultés de reprise [29,30] . En cas de cartilage glénoïdien sain (fracture à quatre fragments et ostéonécrose sans atteinte du cartilage de la glène), d’autres auteurs recommandent de ne pas effectuer de geste prothétique sur la glène [31] . Parfois, l’indication de remplacement de tête humérale est posée par défaut, lorsqu’il apparaît dangereux, voire impossible, d’implanter une glène prothétique. C’est le cas lorsque la rétroversion de la glène est trop importante et/ou lorsque le stock osseux glénoïdien est insuffisant. Ainsi, en cas de rétroversion de la glène, certains auteurs [32] utilisent le fraisage asymétrique mais Kelly et al. [31] déconseillent cette technique si l’usure postérieure est supérieure à 1 cm. Une autre alternative consiste alors à ne pas implanter de glène [30,31] . Un procédé récent, développé par Matsen et son équipe, permettrait de supprimer les problèmes de glènes non concentriques ou trop rétroversées, sans implanter de glène prothétique. Il s’agit de la technique dite du « Ream & Run », qui consiste à effacer l’usure postérieure de la glène par un fraisage concentrique de celle-ci [32,33] . Clinton et al. en 2007 [33] ont comparé l’évolution à trois ans, de 35 patients ayant bénéficié de ce procédé, avec celle de 35 autres ayant eu une prothèse totale d’épaule. La moyenne d’âge des patients était de 56 ans et il s’agissait d’une omarthrose dans tous les cas. Les résultats montraient une récupération fonctionnelle similaire à trois ans entre les deux groupes. Des techniques de resurfaçage biologique ont été développées par plusieurs équipes. Elles utilisent la capsule gléno-humérale antérieure, une greffe autogène de bandelette iliotibiale ou une allogreffe de tendon calcanéen ou de ménisque latéral [34,35] . Les résultats cliniques semblent prometteurs avec 86 % de résultats satisfaisants ou excellents à plus de deux ans de recul [36] . Le suivi radiographique montre une usure de la glène limitée et stable [34,36] . Les limites de ce travail relèvent surtout de son caractère rétrospectif, de son faible effectif et de l’inclusion de différentes étiologies et différents implants. Les mesures radiographiques sont dépendantes de la qualité et de la variabilité des clichés pré et postopératoires et ce malgré le soin apporté à la sélection des radiographies et au contrôle de l’agrandissement des images. Des études additionnelles sur un plus grand nombre de patients permettront de mieux distinguer l’influence de l’étiologie ou du type de prothèse. Le suivi de ces patients sur une plus longue période permettra de poursuivre l’étude de l’usure glénoïdienne. Conclusion Cette étude nous a permis d’évaluer, à plus de deux ans de recul, l’évolution radiographique et les résultats cliniques des remplacements isolés de la tête humérale. Comparée à la mise en place d’une prothèse totale, il s’agit d’une technique chirurgicale plus simple et qui par définition évite les risques de descellement glénoïdien. Cependant, le remplacement isolé de la tête humérale expose à un risque d’usure de la glène. Ce travail a permis de confirmer et de quantifier cette usure et l’évolution de celle-ci apparaît nettement influencée par l’étiologie et donc par l’état du cartilage glénoïdien. Cette détérioration radiographique de la glène, au recul moyen de quatre ans, ne semble pas associée à une augmentation des douleurs ni à une diminution du score clinique. Conflit d’intérêt Aucun. Références [1] C.S. Neer 2nd. Articular replacement for the humeral head J Bone Joint Surg Am 37-A 1955 215 228 [2] D. Parsch B. Lehner M. Loew Shoulder arthroplasty in nontraumatic osteonecrosis of the humeral head J Shoulder Elbow Surg 12 2003 226 230 [3] O. Levy S.A. Copeland Cementless surface replacement arthroplasty (Copeland CSRA) for osteoarthritis of the shoulder J Shoulder Elbow Surg 13 2004 266 271 [4] M. Pfahler F. Jena L. Neyton F. Sirveaux Hemiarthroplasty versus total shoulder prosthesis: results of cemented glenoid components J Shoulder Elbow Surg 15 2006 154 163 [5] D.M. Rispoli J.W. Sperling G.S. Athwal C.D. Schleck Humeral head replacement for the treatment of osteoarthritis J Bone Joint Surg Am 88 2006 2637 2644 [6] M.A. Wirth R.S. Tapscott C. Southworth C.A. Rockwood Jr. Treatment of glenohumeral arthritis with a hemiarthroplasty: a minimum five-year follow-up outcome study J Bone Joint Surg Am 88 2006 964 973 [7] D.S. Bailie P.J. Llinas T.S. Ellenbecker Cementless humeral resurfacing arthroplasty in active patients less than 55 years of age J Bone Joint Surg Am 90 2008 110 117 [8] B.T. Feeley S. Fealy D.M. Dines R.F. Warren Hemiarthroplasty and total shoulder arthroplasty for avascular necrosis of the humeral head J Shoulder Elbow Surg 17 2008 689 694 [9] P.G. Dalldorf M.P. Banas D.G. Hicks V.D. Pellegrini Jr. Rate of degeneration of human acetabular cartilage after hemiarthroplasty J Bone Joint Surg Am 77 1995 877 882 [10] J.W. Sperling R.H. Cofield C.M. Rowland Neer hemiarthroplasty and Neer total shoulder arthroplasty in patients 50 years old or less long-term results J Bone Joint Surg Am 80 1998 464 473 [11] R.L. Cruess Osteonecrosis of bone: Current concepts as to etiology and pathogenesis Clin Orthop Relat Res 1986 30 39 [12] G. Walch R. Badet A. Boulahia A. Khoury Morphologic study of the glenoid in primary glenohumeral osteoarthritis J Arthroplasty 14 1999 756 760 [13] F. Sirveaux L. Favard D. Oudet D. Huquet Grammont inverted total shoulder arthroplasty in the treatment of glenohumeral osteoarthritis with massive rupture of the cuff. Results of a multicentre study of 80 shoulders J Bone Joint Surg Br 86 2004 388 395 [14] C.R. Constant C. Gerber R.J. Emery J.O. Sojbjerg A review of the Constant score: modifications and guidelines for its use J Shoulder Elbow Surg 17 2008 355 361 [15] C.R. Constant A.H. Murley A clinical method of functional assessment of the shoulder Clin Orthop Relat Res 1987 160 164 [16] E.H. Yian A.J. Ramappa O. Arneberg C. Gerber The Constant score in normal shoulders J Shoulder Elbow Surg 14 2005 128 133 [17] M.K. Gilbart C. Gerber Comparison of the subjective shoulder value and the Constant score J Shoulder Elbow Surg 16 2007 717 721 [18] E. Jonsson N. Egund I. Kelly U. Rydholm Cup arthroplasty of the rheumatoid shoulder Acta Orthop Scand 57 1986 542 546 [19] J.P. Iannotti J.P. Gabriel S.L. Schneck B.G. Evans The normal glenohumeral relationships. An anatomical study of 140 shoulders J Bone Joint Surg Am 74 1992 491 500 [20] Parsons IMt P.J. Millett J.J. Warner Glenoid wear after shoulder hemiarthroplasty: quantitative radiographic analysis Clin Orthop Relat Res 2004 120 125 [21] U. Rhydholm J. Sjögren Surface replacement of the humeral head in the rheumatoid shoulder J Shoulder Elbow Surg 2 1993 286 295 [22] J.P. Iannotti T.R. Norris Influence of preoperative factors on outcome of shoulder arthroplasty for glenohumeral osteoarthritis J Bone Joint Surg Am 85-A 2003 251 258 [23] T.B. Edwards N.R. Kadakia A. Boulahia J.F. Kempf A comparison of hemiarthroplasty and total shoulder arthroplasty in the treatment of primary glenohumeral osteoarthritis: results of a multicenter study J Shoulder Elbow Surg 12 2003 207 213 [24] R.M. Orfaly C.A. Rockwood Jr. C.Z. Esenyel M.A. Wirth Shoulder arthroplasty in cases with avascular necrosis of the humeral head J Shoulder Elbow Surgery 16 2007 S27 S32 [25] G.M. Gartsman T.S. Roddey S.M. Hammerman Shoulder arthroplasty with or without resurfacing of the glenoid in patients who have osteoarthritis J Bone Joint Surg Am 82 2000 26 34 [26] R.L. Cruess D.C. Kwok P.N. Duc M.A. Lecavalier The response of articular cartilage to weight-bearing against metal. A study of hemiarthroplasty of the hip in the dog J Bone Joint Surg Br 66 1984 592 597 [27] S.S. Hasan J.M. Leith B. Campbell R. Kapil Characteristics of unsatisfactory shoulder arthroplasties J Shoulder Elbow Surg 11 2002 431 441 [28] O. De Leest P.M. Rozing L.A. Rozendaal F.C. Van der Helm Influence of glenohumeral prosthesis geometry and placement on shoulder muscle forces Clin Orthop Relat Res 330 1996 222 233 [29] M.W. Rodosky L.U. Bigliani Indications for glenoid resurfacing in shoulder arthroplasty J Shoulder Elbow Surg 5 1996 231 248 [30] D. Molé The glenoid component in total shoulder prostheses Conférence d’enseignement de la Sofcot 2005 Elsevier Masson Paris 173 194 [31] J.D. Kelly Jr. T.R. Norris Decision-making in glenohumeral arthroplasty J Arthroplasty 18 2003 75 82 [32] E.J.I. Weldon R.S. Boorman I.M.I. Parsons F.A.I. Matsen “Ream & run”: The principles and procedures of nonprosthetic glenoid arthroplasty with prosthetic humeral hemiarthroplasty Tech Shoulder Elbow Surg 5 2004 76 89 [33] J. Clinton A.K. Franta T.R. Lenters D. Mounce Nonprosthetic glenoid arthroplasty with humeral hemiarthroplasty and total shoulder arthroplasty yield similar self-assessed outcomes in the management of comparable patients with glenohumeral arthritis J Shoulder Elbow Surg 16 2007 534 538 [34] C.M. Ball L.M. Galatz K. Yamaguchi Meniscal allograft interposition arthroplasty for the arthritic shoulder: Description of a new surgical technique Tech Shoulder Elbow Surg 2 2001 247 254 [35] W.Z. Burkhead Jr. S.G. Krishnan K.C. Lin Biologic resurfacing of the arthritic glenohumeral joint: Historical review and current applications J Shoulder Elbow Surg 16 2007 S248 S253 [36] S.G. Krishnan R.J. Nowinski D. Harrison W.Z. Burkhead Humeral hemiarthroplasty with biologic resurfacing of the glenoid for glenohumeral arthritis. Two to 15-year outcomes J Bone Joint Surg Am 89 2007 727 734
更多
查看译文
关键词
Épaule,Arthrose,Ostéonécrose,Prothèse,Radiologie,Resurfaçage
AI 理解论文
溯源树
样例
生成溯源树,研究论文发展脉络
Chat Paper
正在生成论文摘要