Place du pharmacien au sein d’un centre de référence des infections ostéo-articulaires

Introduction L’unite de chirurgie orthopedique septique de notre hopital comporte 15 lits et est labellisee centre de reference des infections osteo-articulaires (CRIOA). La prise en charge des patients est pluridisciplinaire. Les prescriptions sont effectuees sur le logiciel Phedra ® , par les anesthesistes, les chirurgiens et les infectiologues. Cependant, des problemes medicamenteux peuvent survenir et sont inherents a l’organisation : rotation journaliere des anesthesistes, presence reduite des chirurgiens en salle d’hospitalisation et utilisation de medicaments aux effets secondaires potentiellement graves. Nous nous sommes interesses aux moyens permettant de limiter ces erreurs et les consequences du mesusage medicamenteux puis nous les avons evalues. Materiels et methode En novembre et decembre 2015, les differents protocoles de prescription informatises, applicables en salle de reveil ou en unite d’hospitalisation, ont tous ete revus et valides par un binome pharmacien/anesthesiste. En parallele, depuis decembre 2015, le pharmacien est inclus dans les visites et reunions de concertation pluridisciplinaires (RCP) hebdomadaires du secteur de chirurgie septique, ou les strategies de traitement sont definies pour les patients hospitalises. L’analyse pharmaceutique effectuee est de niveau 3 et un recueil des interventions pharmaceutiques est effectue. Durant 10 semaines, de fevrier a avril 2016, nous avons releve les types de problemes medicamenteux, les classes medicamenteuses concernees, interventions pharmaceutiques (nombre et type), ainsi que le devenir de ces interventions, codifies selon les criteres de la Societe francaise de pharmacie clinique. Resultats et discussion Durant ces 10 RCP, 9 avis pharmaceutiques ont ete sollicites par les chirurgiens concernant l’optimisation des traitements. Concernant les problemes medicamenteux, 90 erreurs potentielles ont ete detectees : posologies infra- ou supra-therapeutiques (25/90), medicaments prescrits sur une duree trop longue (12/90), indications non traitees (11/90), redondances pharmacologiques (10/90), voies inappropriees (8/90), interactions (8/90) et non-conformites aux consensus (6/90). La majorite des interventions portait sur des arrets de traitement (31/90, 34 %) et des adaptations posologiques (26/90, 29 %). Dans cette unite specialisee, 50/99 (51 %) interventions pharmaceutiques portaient sur les anti-infectieux. Le pourcentage d’acceptation des interventions pharmaceutiques est passe de 31 % (debut 2015) a 80 % (72/90) en 2016. Conclusion Les erreurs de prescription les plus frequentes concernaient les posologies et les durees de traitement. La creation ou la modification des protocoles de prescription, ainsi que l’integration du conseil et de l’analyse pharmaceutique systematique au sein de cette unite de chirurgie septique permet de securiser la prise en charge medicamenteuse.