EEG et autisme au service de neurosciences du CHNU Fann de Dakar

La relation entre autisme et épilepsie reste mal élucidée. Divers types d’épilepsie ont été décrits chez des sujets autistes, et des anomalies épileptiques sont fréquemment observées sur leurs électroencéphalogrammes. À Dakar, de plus en plus d’enfants diagnostiqués autistes sont orientés en explorations neurophysiologiques pour la réalisation d’un EEG. Nous avons voulu décrire les anomalies EEG chez des enfants adressés pour autisme, dans le cadre d’une demande d’EEG. Il s’agit d’une étude rétrospective, transversale, et descriptive menée au laboratoire d’explorations neurophysiologiques de la clinique neurologique du centre hospitalier national universitaire de Fann. Nous avons recueilli les données sociodémographiques, les antécédents personnels et familiaux, les caractéristiques de l’EEG de veille et/ou de sommeil. L’étude a porté sur 20 patients atteints d’autismes avec une sex-ratio de 1,86. L’âge moyen des patients était de 4,5 ans ± 2,2 ans. Dix-huit patients ont bénéficié d’un EEG de veille et de sommeil, et 2 patients uniquement d’un EEG de veille. La moitié des EEG de chaque groupe comportait des anomalies. Celles-ci consistaient en des pointes et des pointes-ondes. Dans 88,9 % des cas, les anomalies étaient focales. Les anomalies intéressaient le plus souvent les 2 hémisphères cérébraux, impliquant majoritairement les lobes frontal et temporal. Les relations entre autisme et épilepsie sont complexes. La présence d’anomalies EEG ne doit pas faire établir un lien de causalité avec l’autisme, mais plutôt rechercher une épilepsie non rapportée, une co-morbidité étant toujours possible.