Une amylose rénale compliquant une polyarthrite rhumatoïde

L’atteinte rénale est l’une des manifestations extra-articulaires de la polyarthrite rhumatoïde (PR). Elle est habituellement asymptomatique et détectée par les explorations biologiques systématiques. L’objectif de cette étude était d’analyser les aspects épidémiologiques, cliniques, biologiques, histologiques et évolutifs de l’amylose rénale au cours de la PR. Il s’agit d’une étude rétrospective incluant 6 patients suivis au service de rhumatologie pour une polyarthrite rhumatoïde sur une période de 20 ans (2000–2020). L’âge moyen de nos patients était de 54 ans avec des extrêmes de 48 à 64 ans. Une prédominance féminine était notée (5 femmes pour un homme). L’âge de début de la maladie était entre 25 et 49 ans avec une moyenne de 35 ans. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) étaient utilisés chez 3 patients pour une durée moyenne de 48 ± 29 mois, le méthotrexate chez 5 patients, le leflunomide chez un seul patient. Le délai moyen entre le diagnostic de la pathologie rhumatismale et l’atteinte rénale était de 6,3 ± 2,1 ans. Tous les patients avaient un syndrome inflammatoire biologique persistant avec une anémie inflammatoire associée. Au cours du suivi, une protéinurie était notée chez tous les patients avec un syndrome néphrotique dans 3 cas associé à une insuffisance rénale dans 2 cas. La biopsie rénale était réalisée chez les 6 patients. Il s’agissait d’une amylose AA dans tous les cas. Après le diagnostic d’amylose, deux patients ont reçu l’infliximab et un seul patient a été traité par rituximab. L’évolution au bout de deux ans était marquée par l’installation d’une insuffisance rénale chronique terminale chez un patient, la normalisation de la fonction rénale chez un patient. Deux patients ont été perdus de vue. L’atteinte rénale au cours de la PR conditionne le pronostic. Une exploration rénale systématique et régulière s’impose pour une prise en charge précoce et adéquate.