Rôle sexuellement dimorphique du récepteur ERα dans les régulations physiologiques hépatiques

Au-delà de leur implication dans les fonctions de reproduction, les œstrogènes influencent de nombreux processus physiologiques et physiopathologique dont la susceptibilité aux affections métaboliques (diabète de type 2, hépatopathies métaboliques). Notre objectif a été d’étudier le rôle d’ERα hépatocytaire dans l’adaptation du métabolisme hépatique aux situations contrastées de jeûne et de prise alimentaire. Des souris mâles et femelles invalidées pour ERα dans les hépatocytes (LERKO) et contrôle (LERWT) âgées de 12 semaines ont été soumises à 3 types de régime (standard, riche en gras ou en fructose) durant 3 semaines et sacrifiées à l’état nourri ou après 16 h de jeûne. Le transcriptome hépatique a été déterminé par microarrays. Nos résultats montrent que l’expression hépatique d’ERα est modulée par l’état nutritionnel. Sous régime standard, ERα hépatocytaire régule notamment le métabolisme des acides gras en contrôlant l’expression et l’activité des facteurs de transcription ChREBP et PPARα, et ce, uniquement chez les femelles. L’exposition courte à un régime riche en graisses ou en fructose abolit le rôle modulateur d’ERα hépatocytaire sur les régulations métaboliques observées sous régime standard. À l’inverse, chez les mâles, ces régimes révèlent alors la mise en jeu de l’activité hépatocytaire d’ERα dans la régulation des fonctions hépatiques dont le métabolisme lipidique aussi bien à jeun qu’à l’état nourri. L’activité hépatocytaire d’ERα exerce un effet régulateur sur l’adaptation aux changements d’état nutritionnel, révélant un rôle spécifique dépendant du sexe et du type d’alimentation dans la flexibilité métabolique hépatique.