Impact de l’âge et du sexe sur les réseaux de symptômes du sommeil sur 35 808 sujets du « Réseau Morphée »

Les plaintes de sommeil dépendent des différences sociodémographiques des individus, et notamment de l’âge et du sexe. Les analyses en réseaux de symptômes permettent de modéliser et visualiser les interactions entre les plaintes du sommeil. Entre deux populations, elles permettent également de comparer ces interactions. L’objectif de ce travail est d’étudier les différences de réseaux de symptômes entre âge et sexe. Trente-neuf plaintes de sommeil sont étudiées à partir d’un questionnaire en ligne accessible via le Réseau Morphée, collectées dans une large population française de sujets concernés par leur sommeil. La centralité des plaintes de sommeil dans le réseau est comparée en fonction du sexe (2 groupes : masculin ou féminin) et de 4 classes d’âge ([16–30], [31–45], [46–55], [> 55 ans]). Des données complètes sont disponibles pour 35 808 participants. Dans l’ensemble de la population, l’âge moyen est de 42,7 ans (ET = 15,7), avec 30,3 % d’hommes (n = 10 844) et 69,7 % de femmes (n = 24 964). La structure globale des réseaux de symptômes dans les groupes n’est pas significativement différente entre les sexes ou entre les classes d’âge. Les deux symptômes les plus centraux sont : « Sommeil non réparateur » et « Somnolence diurne excessive » pour tous les groupes. Dans le groupe de sujets jeunes [16–30], la « Dette de sommeil » (particulièrement dans le groupe de sexe féminin) et « Irrégularité du rythme circadien » font parties des symptômes les plus centraux. Dans le groupe des sujets les plus âgés, les symptômes respiratoires et moteurs liés au sommeil deviennent plus centraux que « Dette de sommeil » et « Irrégularité du rythme circadien ». Les différences de réseaux de symptômes dans une large population de sujets concernés par leur sommeil sont faibles soulignant une interaction entre les plaintes de sommeil globalement comparable entre âge et sexe. Les plaintes de sommeil non réparateur et de somnolence diurne excessive sont centrales dans tous les groupes, l’impact de la composante comportementale en termes circadien et homéostatique est particulièrement central dans le groupe jeune et de sexe féminin, les symptômes respiratoires et moteurs liés au sommeil sont particulièrement centraux dans le groupe de sujets les plus âgés. L’analyse en réseau renforce la nécessité de stratégies de promotion de sommeil globale et de dépistage des troubles du sommeil ajustée au sexe et à l’âge.