La spectroscopie clinique a ultra haut champ au chu de poitiers

La Spectroscopie par Résonance Magnétique (SRM) est une technique d'investigation non invasive. Historiquement, la spectroscopie est la première application de la résonance magnétique nucléaire avant l'imagerie. Cette technique permet d'estimer la quantité tissulaire de certains métabolites nécessaires au bon fonctionnement de la cellule et de quantifier les dysfonctionnements pathologiques. L'Ultra Haut Champ (UHC) est l’évolution logique des IRM afin de d'augmenter la précision et la pertinence des examens [1]. Ces machines, dont le champ magnétique est supérieur ou égal à 7 Tesla, passent progressivement de l’état de machine de recherche à machine clinique pour certaines pathologies neurologiques et neuro-oncologiques. En effet, ces IRM s'intègrent naturellement dans les parcours de soin du patient et sont à même de mener un activité clinique basée essentiellement sur le recours et le diagnostic de précision. Malgré un coût important, plusieurs centres en France sont dotés d'un tel équipement : Saclay (Neurospin dans un contexte recherche), Marseille et Poitiers. La SRM à UHC est d'autant plus intéressante que les champs magnétiques intenses vont avoir pour effet d'augmenter le rapport signal à bruit comparé à des champs magnétiques inférieurs [2]. Cette élévation permet également la séparation de métabolites qui étaient indiscernable à champ plus faibles. Néanmoins, le raccourcissement important du taux de décroissance T2 cumulé à certaines inhomogénéités de champs, notamment le champ radiofréquence, conduisent à devoir adapter les paramètres ainsi que certains schémas d'acquisitions. Nous vous présenterons didactiquement la SRM grâce à l'IRM 7 Tesla Magnetom Terra (Siemens Healthineers, Erlangen, Allemagne) afin d'illustrer la technique, ses avantages et ses limites dans un contexte pathologique à ultra haut champ (SEP, gliomes). Nous avons également pu mettre en place des séquences adaptées à l'UHC ainsi qu'une solution de post-traitement basée sur le logiciel LCModel [3]. Cette solution s'inclue totalement dans le flux radiologique aussi bien pour les manipulateurs que les radiologues.