Les anti-CD20 : principal facteur prédictif de réponse vaccinale humorale et cellulaire dans une cohorte de patients atteints de diverses affections dysimmunitaires : une étude prospective en vie réelle

T. Escoda, S. Jordana, L. Chiche, M. Delord, S. Genot, C. Stavris,F. Retornaz, G. Penaranda, S. Rebaudet, P. Halfon

La Revue de Médecine Interne(2023)

引用 0|浏览3
暂无评分
摘要
Une réponse humorale atténuée à la vaccination contre le SARS-CoV-2 a été observée chez certains patients immunodéprimés (ID) et/ou atteints d’une maladie auto-immune (MAI) [1]. Il existe cependant peu de données concernant les patients sous anti-CD20 et l’évaluation isolée de la réponse humorale (sérologie) ne rend compte de l’immunogénicité vaccinale que de façon incomplète. L’objectif de ce travail était donc d’étudier les réponses immunitaires humorale et cellulaire contre les antigènes spécifiques du SARS-CoV-2 chez des patients ID et/ou MAI recevant ou non des anti-CD20, à différents temps de l’achèvement de leur protocole vaccinal, ainsi que leur corrélation et les facteurs associés éventuels. Cette étude prospective monocentrique a été menée, du 15/10/2021 au 15/02/2022, auprès des patients consécutifs suivis en ambulatoire pour MAI et/ou ID. Leur réponse humorale a été évaluée par sérologie (Elecsys® anti-SARS-CoV-2) avec mesure du titre d’anticorps anti-Spike exprimés en BAU/mL, et leur réponse cellulaire par mesure de la production d’interféron-γ des lymphocytes T en réponse aux antigènes du SARS-CoV-2 (test ELISA QuantiFERON SARS-CoV-2 de Qiagen®). Un test sérologique ≤ [cl1] 8 BAU/mL était considéré négatif, 8 < BAU/mL ≤ 100 comme faiblement positif et > 100 BAU/mL comme fortement positif [2]. Le test QuantiFERON était considéré positif si au moins un des trois tests antigéniques était supérieur au seuil de 0,15 UI/mL [3]. Les données démographiques, les comorbidités, les traitements, notamment immunosuppresseurs, le type de vaccin et le nombre de doses ont été recueillis. Le seuil de significativité statistique alpha à 0,05 a été considéré. Cinquante-cinq évaluations immunologiques ont été réalisées chez 50 patients, dont 35 femmes (70 %), avec un âge médian de 51 ans [écart interquartile 40 ; 64]. La majorité d’entre eux souffrait de MAI (74 %), les autres patients étant suivis pour des maladies onco-hématologiques, des déficits immunitaires primaires ou infectés par le VIH. Parmi ces patients, 17 (34 %) recevaient une corticothérapie, 17 (34 %) avaient reçu un traitement anti-CD20 dans les 12 mois précédents, 5 recevaient du méthotrexate, 4 un anti-TNFa et 2 patients de l’azathioprine. Au total, 92 % des patients ont reçu un vaccin à ARN messager et 50 % (n = 25) des patients avaient réalisé 2 doses avant l’évaluation immunologique, 40 % (n = 20) 3 doses, 6 % (n = 3) 1 dose et 4 % (n = 2) 4 doses. Le délai médian entre la dernière vaccination et l’évaluation immunologique était de 163 jours [écart interquartile 115 ; 207]. Concernant la réponse humorale, 12 patients (24 %) avaient une réponse négative, 20 patients (40 %) une réponse « faiblement » positive et 18 patients (36 %) une réponse fortement positive. Concernant la réponse cellulaire : 54 % des patients (n = 27) avaient au moins un des trois tests cellulaires positifs. En analyse multivariée, l’âge élevé et le traitement par anti-CD20 tendaient à être associés à une moins bonne réponse humorale [Odds Ratio (intervalle confiance 95 %) = 0,95 (0,89 ; 1,00) et 0,17 (0,03 ; 1,04), respectivement]. Par ailleurs, l’âge élevé et la présence de comorbidités tendaient également à être associés à une moins bonne réponse cellulaire [Odds Ratio (intervalle confiance 95 %) = 0,95 (0,91 ; 0,99) et 0,18 (0,03 ; 1,04), respectivement]. Les patients suivis pour MAI présentaient un taux de positivité des tests cellulaires semblant plus élevé que les patients sans MAI : respectivement 59 % et 38 % (p = 0,2154). Pour les tests sérologiques, les patients sans MAI semblaient avoir des taux d’anticorps plus élevés que les patients avec MAI : BAU/mL médian (Q1 ; Q3) = 148 (50 ; 914) et 84 (30 ; 193) respectivement (différence non significative). La concordance entre les résultats des tests humoral et cellulaire était faible (kappa entre 0,10 et 0,16). Le seul facteur possiblement associé à la discordance entre une sérologie négative et un test cellulaire positif était le traitement par anti-CD20 (p < 0,05 en univariée seulement). Notre étude confirme que l’immunogénicité des vaccins anti-SARS-CoV-2 chez les patients atteints de MAI ou ID est plus faible que dans la population générale et cela concerne à la fois l’immunité humorale et cellulaire. Les anti-CD20, mais aussi l’âge et les comorbidités, sont les principaux facteurs influençant ces réponses immunitaires. La réalisation de rappels vaccinaux améliore le taux de réponse vaccinale, y compris chez les patients immunodéprimés. L’absence de réponse humorale sous anti-CD20 ne permet pas d’évaluer l’ensemble de la réponse immunitaire, notamment cellulaire qui semble avoir un rôle important, quoique encore à préciser, dans la protection contre le SARS-CoV-2.
更多
查看译文
AI 理解论文
溯源树
样例
生成溯源树,研究论文发展脉络
Chat Paper
正在生成论文摘要