Étude de cas : interprétation des concentrations de CBD-COOH et de THC-COOH dans l’urine et des concentrations capillaires de CBD et de THC après la consommation de produits à base de CBD

Déterminer si la consommation de produits CBD contenant des traces de THC peut produire des concentrations détectables de THC-COOH dans les urines et de THC dans les cheveux à partir d’analyses réalisées au laboratoire et de déclaratif des sujets. Quatre cas ont été analysés : le sujet 1 a consommé de l’huile de CBD (9,5 % CBD, 0,26 % THC) à raison de 15 gouttes/jour, pendant 10 jours, le sujet 2 a consommé du CBD (10 % CBD, 0,3 % THC) à raison de 3 pulvérisations/jour, pendant 1 mois, le sujet 3 est un ancien consommateur de THC, qui déclare être abstinent, et un consommateur régulier de CBD. Il a été soumis à plusieurs tests urinaires et capillaires dans le cadre de la médecine d’aptitude. Le sujet 4 décrit une consommation de 800 mg de résine de cannabis, suivie de 2 jours d’abstinence, puis une consommation de 800 mg de résine de CBD (teneurs en CBD et THC inconnues). Les concentrations de CBD-COOH et de THC-COOH dans les urines hydrolysées ont été mesurées par LC-MS/MS : Les échantillons ont été prélevés chez le sujet 1 sur 24 h, chez le sujet 3 à j0, j28, j41, j53 et j206, et chez le sujet 4, quatre jours après la dernière consommation de cannabis et 12 heures après la consommation de CBD. Les concentrations de CBD et de THC ont également été déterminées par LC-MS/MS dans les cheveux de 1 cm des sujets 1 et 2 prélevés 1 mois après la consommation, et du sujet 4 (trois segments A : 0–2 cm, B : 2–4 cm, C : 4–6 cm) prélevé à j28 (25 jours après un contrôle urinaire positif au cannabis). Chez le sujet 1, la consommation d’huile de CBD contenant 0,26 % de THC n’a pas entraîné de niveaux détectables de THC-COOH urinaire (LDD : 5 ng/mL) ou de THC capillaire (LDD : 1 pg/mg). Cependant, des concentrations de CBD-COOH urinaires à 74 ng/mL, et de CBD capillaire à 92 pg/mg ont été mesurées. Chez le sujet 2 qui a consommé du CBD contenant 0,3 % de THC, la concentration de THC dans les cheveux était indétectable, tandis que celle de CBD était de 295 pg/mg. Chez le sujet 3 qui a déclaré être abstinent du THC mais consommateur régulier de CBD, les concentrations en CBD-COOH urinaire étaient de 630, 1330, 80, 120, et 400 ng/mL aux jours 0, 28, 41, 53 et 206, respectivement, associées à des concentrations en THC-COOH urinaire de < LDD, 38, 12, 4, et < LDD ng/mL. Les concentrations de CBD et de THC dans ses cheveux étaient de 606/900/1000 pg/mg et 2/3/3 pg/mg, respectivement. Ces résultats suggèrent une consommation ponctuelle de THC plutôt qu’une origine exclusive via la consommation de produits à base de CBD, même si cette hypothèse demeure probable de par le niveau d’exposition au CBD du sujet 3, qui est nettement plus élevé que chez les sujets 1 et 2. Enfin, les résultats du sujet 4, qui a consommé à la fois du THC et du CBD, semblent corroborer l’hypothèse selon laquelle le sujet 3 consommait du THC de manière ponctuelle, avec des concentrations urinaires de CBD-COOH (1164 ng/mL) et de THC-COOH (40 ng/mL) similaires à celles observées chez le sujet 3 au jour 28. La consommation de l’huile de CBD contenant jusqu’à 0,3 % de THC semble ne pas produire des niveaux détectables de THC-COOH urinaire ou de THC capillaire. Toutefois, l’interprétation de niveaux faibles de THC-COOH urinaire ou de THC capillaire en présence de niveaux élevés de CBD demeure difficile en l’absence de seuils standardisés.