Étude pilote du projet IN CADAVER : preuve de concept d’une voie future de la toxicologie post-mortem (et nouveau paradigme ?)

Toxicologie Analytique et Clinique(2023)

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摘要
La toxicologie analytique post-mortem a connu des évolutions importantes ces dernières années sur le plan technique (étape pré-analytique d’extraction et outils d’analyse) améliorant les performances des analyses. Par contre, deux aspects problématiques demeurent inchangés depuis le siècle dernier : (1) des prélèvements biologiques, généralement autopsiques, de plusieurs millilitres constituant des scellés de gestion pré- et post-analytique chronophage et coûteuse, et (2) des difficultés d’interprétation en raison de phénomènes in cadaver au cours de la période post-mortem (dégradation et phénomène de redistribution), d’instabilité in vitro, et de référentiels d’interprétation des concentrations sanguines post-mortem imparfaits. Parallèlement et dans notre expérience, les missions d’analyses toxicologiques en contexte de recherche des causes de la mort peuvent être correctement accomplies 9 fois sur 10 uniquement par l’analyse du sang post-mortem. Aussi, dans l’idée de s’affranchir des deux problématiques précitées, le protocole IN CADAVER explore la possibilité de remplir de telles missions avec 70 μL de sang capillaire prélevés en levée de corps. Nous présentons les résultats de son étude de faisabilité. Réalisé avec l’accord du TJ de Lille, ce protocole monocentrique a un double objectif : comparer les résultats toxicologiques obtenus (1) dans des microprélèvements versus des prélèvements classiques réalisés lors de l’autopsie, et (2) dans des microprélèvements réalisés en levée de corps versus à l’autopsie. Ces microprélèvements sanguins consistent en 2 spots de sang séché sur buvard (ou dried blood spots [DBS]) de 10 μL (VAMS Mitra Neotéryx) et 50 μL sur microtube fluoré dédié aux prélèvements sanguins capillaires. Réalisés en levée de corps et à l’autopsie, ces microprélèvements sont regroupés avec les prélèvements autopsiques classiques dans le scellé « Toxicologie » et sont analysés uniquement en cas de mission d’analyses toxicologiques. Tous les prélèvements sont analysés par les mêmes méthodes (LC-HRMS, LC-MS/MS et HS-CG-FID) en vigueur dans le laboratoire, avec des dosages supplémentaires de biomarqueurs d’alcoolisation dans les microprélèvements. Seuls les cas qui présentent des résultats toxicologiques positifs autres qu’une seule alcoolisation, sont inclus dans le protocole IN CADAVER. Dans cette étude pilote, 14 des 25 cas de décès prélevés ont été suivis d’une mission pour analyses toxicologiques. Onze de ces 14 cas ont donné lieu à des résultats toxicologiques positifs, dont 6 avec autre chose que de l’éthanol. Toutes les molécules décelées dans les échantillons sanguins autopsiques l’ont également été dans les microprélèvements et les faibles différences entre les concentrations mesurées dans les échantillons sanguins autopsiques et dans les microprélèvements autopsiques, n’impactent pas l’interprétation. Des différences plus importantes, particulièrement marquées lorsque le délai entre la levée de corps et l’autopsie est de plusieurs dizaines d’heures, apparaissent avec les concentrations relevées dans les microprélèvements en levée de corps. Elles peuvent être mises sur le compte de phénomène de redistribution post-mortem, et surtout de dégradation in cadaver de certaines molécules (cocaïne, 6-MAM, …). Les résultats de cette étude pilote (1) indiquent des résultats similaires dans des microprélèvements versus des prélèvements classiques réalisés lors de l’autopsie, et (2) suggèrent un apport des résultats obtenus dans des microprélèvements en levée de corps, essentiellement du fait d’une proximité avec le moment du décès. Mais est-ce que les concentrations dans le sang capillaire post-mortem sont similaires aux concentrations dans le sang « périphérique » post-mortem (capillaire, fémoral, sous-clavier, poplité) ? Probablement pas (position du corps, modalités de réalisation du prélèvement sanguin, délai post-mortem). Mais au-delà de la difficulté (et la prudence) inhérentes aux interprétations des concentrations sanguines post-mortem, un changement de paradigme serait de privilégier l’interprétation de résultats issus d’un prélèvement sanguin réalisé au plus près du décès, indépendamment de la zone de prélèvement, dans l’intérêt de la recherche de la vérité.
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cadaver,post-mortem
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