Syndromes orellaniens : données des centres antipoison en France (2013–2022)

A. Czerwiec, A.-M. Patat, G. Grenet, E. Flament, C. Tournoud,C. Bruneau, G. Balice, N. Paret

Toxicologie Analytique et Clinique(2023)

引用 0|浏览0
暂无评分
摘要
Le syndrome orellanien, caractérisé par une atteinte rénale sévère, différée et prolongée suite à l’ingestion de certaines espèces de cortinaires [1], est plutôt rare. Ces dernières années, les Centres Antipoison et de Toxicovigilance (CAP-TV) ont suspecté une hausse du nombre de cas pouvant évoquer ce syndrome. L’objectif était de décrire l’évolution temporelle des cas de syndrome orellanien, puis d’en décrire les caractéristiques. Nous avons conduit une étude rétrospective des cas rapportés aux CAP-TV en France sur une période de 10 ans, à partir de la Base Nationale des CAP-TV. Les critères d’extraction étaient : (i) entre le 01/01/2013 et le 31/12/2022, (ii) imputabilité codée autre que « nulle », et (iii) soit un codage de symptôme « syndrome orellanien », soit un codage d’un agent « cortinaire », soit l’association d’un agent « champignon » et de symptôme d’« insuffisance rénale ». Les cas extraits ont été relus afin de sélectionner les cas avec une imputabilité au moins probable. L’évolution temporelle du nombre de cas et leurs caractéristiques ont été décrites. Parmi les 415 cas extraits, 17 cas de syndromes orellaniens (correspondant à 11 dossiers différents d’ingestion de champignons) d’imputabilité probable (7 cas) ou très probable (10 cas) ont été inclus. Le nombre de cas a présenté un pic en 2014 (6 cas) et en 2021 (6 cas), avec peu ou pas de cas sur les autres années. Il n’y a pas eu d’augmentation significative sur cette période. Il s’agissait très majoritairement d’hommes (71 %) et d’adultes d’âge supérieur à 50 ans (65 %). Des troubles digestifs étaient présents dans 82 % des cas et survenaient en moyenne 3 jours après l’ingestion de champignons (médiane : 2 jours; écart-type : 2,4). Ces symptômes pouvaient être associés à d’autres signes tels qu’une sécheresse buccale, une polydipsie, une anorexie, une polyurie ou une anurie. L’insuffisance rénale était détectée en moyenne au 8e jour après l’exposition (médiane : 7 jours ; écart-type : 2,6). Les 17 patients de l’étude ont tous été hospitalisés, dans un délai variant entre 3 et 12 jours après la consommation de champignons. La gravité de ces cas a été jugée modérée (18 %) ou sévère (82 %) selon le Poisoning Severity Score. Le recours à la dialyse a été nécessaire dans 76 % des cas et 41 % des patients ont dû être inscrits sur les registres de greffe. Onze des 12 cas suivis par les CAP-TV après un délai de 1 mois, présentaient une insuffisance rénale. Hormis 2 cas perdus de vue, le suivi de ces 11 cas à 1 an a montré une évolution vers une insuffisance rénale chronique. Des détections et/ou dosages d’orellanine sont possibles dans le sang, le plasma, l’urine et les biopsies rénales [2]. Dans notre étude, l’orellanine a pu être détectée dans au moins un prélèvement biologique dans 59 % de cas (jusqu’à J17 dans le sang et le plasma ; J23 dans les urines ; J17 dans une biopsie). Une atteinte tubulaire a été objectivée lors d’une biopsie rénale dans 47 % des cas et des mycologues ont pu formellement identifier un Cortinarius orellanus ou Cortinarius speciosissimus dans 29 % des cas. Bien que le nombre de syndromes orellaniens observés par les CAP-TV n’ait pas augmenté récemment, leur survenue demeure extrêmement variable en fonction des années. Leur gravité importante et les séquelles qui y sont presque systématiquement associées justifient la poursuite attentive de la toxicovigilance de ces cas.
更多
查看译文
关键词
des centres antipoison,france
AI 理解论文
溯源树
样例
生成溯源树,研究论文发展脉络
Chat Paper
正在生成论文摘要