Le Véritable Impact De La Dépression Et De L’anxiété Sur Les Patients Atteints De Polyarthrite Rhumatoïde : Une Étude De Cohorte

Les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde (PR) sont plus sujets à la dépression et à l’anxiété que la population générale en bonne santé. Bien qu’il soit de plus en plus reconnu que les problèmes de santé mentale sont associés à une activité plus élevée de la maladie et à de pires conséquences, la dépression et l’anxiété ne sont pas largement prises en compte dans les soins de routine des patients arthritiques. Nous avons réalisé une analyse rétrospective incluant des patients diagnostiqués avec PR, selon l’étude de 2010. Critères ACR/EULAR, qui ont commencé leur premier médicament antirhumatismal modificateur de la maladie biologique (bDMARD). Les données démographiques, cliniques et de laboratoire ont été obtenues en consultant le registre portugais des maladies rhumatismales (Reuma.pt). Les associations avec les caractéristiques démographiques et les mesures liées à la maladie ont été examinées au départ, à 6, 12, 18 et 24 mois. Les analyses statistiques ont été effectuées à l’aide du logiciel statistique SPSS, version 23.0. Au total, 357 patients atteints de PR ont été inclus. Quatre-vingt-deux pour cent étaient des femmes (82 %). L’âge moyen était de 54 ± 11,01 ans et la durée médiane de la maladie était de 10 ans [min 0,5, max 45]. Le facteur rhumatoïde (RF) était positif chez 75 % des patients et les anticorps anti-peptides citrullinés (anti-CCP) chez 82 %. La prévalence de la dépression et de l’anxiété était respectivement de 34,7 % et 23,5 %. Les deux groupes (PR déprimé/anxieux) présentaient des différences statistiquement significatives concernant le sexe. Les patients souffrant de PR et de dépression/anxiété étaient significativement plus susceptibles d’être des femmes et présentaient une durée de maladie plus courte. Les patients déprimés présentaient une PR d’apparition plus jeune. Les patients au chômage étaient plus susceptibles d’être déprimés. D’autres facteurs tels que l’éducation, le tabagisme ou la consommation d’alcool n’étaient pas significativement associés. La dépression/anxiété initiale était associée à une augmentation de l’évaluation globale du patient et du nombre d’articulations douloureuses, mais pas aux niveaux de réactifs de la phase aiguë. Le traitement par DMARD synthétique conventionnel et/ou glucocorticoïdes n’a eu aucune association significative avec la dépression ou l’anxiété. La proportion de patients obtenant une rémission de la maladie et une réponse EULAR bonne/modérée était globalement plus faible chez les patients souffrant de dépression/anxiété au cours du suivi. La présence de dépression et d’anxiété chez les patients atteints de PR était associée à une pire réponse au premier bDMARD. Le dépistage et la reconnaissance de ces troubles psychosociaux peuvent aider les patients à atteindre un contrôle optimal de la maladie et à obtenir de bons résultats.